l'école de Tao, Katimini, Rakaï et Lee tou… nous connaissons assez bien l'univers des arts martiaux en général et celui de Tao en particulier. Nous avons aussi l'honneur de croiser les créateurs de la BD régulièrement. Ce blog est l'occasion de partager quelques anecdotes, surprises, inédits et autres bricoles que nous arriverons à dénicher !
Les auteurs nous autorisent à utiliser leurs images parfois inédites exclusivement sur ce blog et à des fins d'informations, merci de respecter leur travail.
L'enseignement qui n'entre que dans les yeux et les oreilles ressemble à un repas pris en rêve. Pour les habits, rien ne vaut les neufs ; pour les amis, rien ne vaut les vieux.
Qui a fermé sa porte est au fond des déserts.
C'est par le bien-faire que se crée le bien-être.
Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de vos têtes, mais vous pouvez les empêcher de faire leurs nids dans vos cheveux.
Parler ne fait cuire le riz.
Le paysan prie qu’il pleuve, le voyageur qu’il fasse beau, et les dieux hésitent.
Le riche songe à l’année future, le pauvre au jour présent.
Un jour en vaut trois pour qui fait chaque chose en son temps.
les albums de Tao le petit samouraï • éditions Bayard
Le papa de Tao, Nicolas Ryser est devenu cette semaine, papa pour de vrai ! Une petite fille, Emmy vient de débarquer dans son univers. Nous souhaitons beaucoup de bonheur à toute la famille !
Stevan Roudaut, vous allez dans le prochain album de Tao et vraisemblablement dans quelques pages des sorties Astrapi, vous occuper de la couleur des planches. N'est-ce pas difficile de vous fondre dans un univers déjà installé ? N'y a t-il pas de la frustration de ne pas pouvoir amener très vite des choses plus personnelles ?
La difficulté, ou tout du moins l'appréhension première, a été pour moi de satisfaire au mieux les auteurs et essentiellement Laurent. Nous nous connaissons tous les deux depuis le lycée (je n'ai pour l'instant pas eu le plaisir de rencontrer Nicolas) et avons, avec d'autres camarades, développé de nombreuses choses à notre adolescence. Du fait de son retour en Bretagne, nous nous voyons plus régulièrement et il y a quelques temps il m'a proposé la reprise des couleurs de Tao, submergé qu'il était de nombreux travaux. Je fus à la fois flatté et anxieux, ayant une fâcheuse tendance à craindre de décevoir, ce qui est exacerbé lorsqu'il s'agit de vieux camarades ! M'accaparer l'univers de Tao ne m'a pas posé de problèmes majeurs. J'ai mis parfois un peu de temps à ajuster une cohérence chromatique respectueuse de ce qui existait déjà. J'avoue que sur certaines pages (des albums précédents) certains choix de couleurs m'ont surpris mais j'essaie de rester le plus fidèle possible à ce qu'ont mis en place les auteurs et qui contribue manifestement au succès de la série. Quant à une éventuelle frustration de ne pas pouvoir amener des chose plus personnelles, je ne pose pas la question pour l'instant. Je n'ai, à l'heure actuelle, réalisé que 2 pages pour Astrapi (et une test au préalable). Pages sur lesquelles, Laurent m'a signifié que, tout en collant à ses propres réalisations couleurs, j'avais de-ci de-là distillé des petites touches plus personnelles qui lui plaisaient mais qui furent pour moi tout à fait inconscientes. Je pense que cela se développera tout naturellement avec le temps.
Comment se passe le travail avec les deux auteurs de Tao ?
Comme je l'ai dit ci-dessus, je ne connais pas (encore !) Nicolas, mais sur ce que j'ai fourni les retours du binôme furent très bons ! Il était envisagé au départ que j'assiste Laurent pour la mise en couleurs, que je “dégrossisse” le travail et qu'ensuite il affine l'ensemble. Au bout du compte, mon travail a trouvé écho auprès d'eux et, sur le final cut, je n'ai eu que des broutilles à modifier (une teinte de bâtiment, un col de kimono que j'avais mal interprété,...). Je pense que les trois parties y trouvent leur compte. C'est un nouveau boulot qui me plait (d'un point de vue et professionnel et affectif), Laurent, je crois, se sent rassérené de pouvoir me déléguer la totalité de la mise en couleurs, et Nicolas, manifestement, semble trouver cette transition à son goût...
Les deux auteurs ont pratiqué (à leur petit niveau !) les arts martiaux, est-ce aussi votre cas ?
HOULÀ ! J'ai effectivement pratiqué un art martial, à un niveau moindre encore et plutôt contre mon gré. J'étais un gamin très tonique (hyperactif est un peu fort) ce qui a incité mes parents à m'inscrire très jeune au judo. Hélas, la sauce n'a pas pris ! Je m'ennuyais considérablement (désolé Laurent et Nicolas !), ne retenais jamais les noms des prises, ai obtenu difficilement ma ceinture jaune (c'est dire !) et j'ai surtout mis la honte à mon père qui, lorsqu'il venait me récupérer, trouvait son rejeton incapable de se dégager d'une prise pratiquée par... une fille (oui, c'était mixte et à ma décharge, elle était super costaude !!). Du coup, comme j'étais déjà très grand (je frise maintenant le mètre 95), je me suis tourné vers le basket que j'ai pratiqué pendant plus de 20 ans, en décrochant 2 titres de champion de Bretagne cadets et seniors (pas moi tout seul, hein !!).
Travaillez vous sur d'autres séries comme coloriste ?
Sur d'autres séries, non. En fait, j'ai plusieurs caquettes professionnelles. J'ai débuté par la BD comme dessinateur (Lunatiks avec D. Chauvel chez Delcourt), avant de me tourner vers l'illustration (livres, presse, communication) et, lorsque je me suis mis à l'informatique il y 5-6 ans, j'ai développé, en sus, du travail de graphiste, de lettreur BD et de “coloriste”. Partageant jusqu'il y a peu un atelier avec Christophe Lazé (illustrateur jeunesse), nous avons développé des travaux en communs (pour les éditions Nathan, Hatier, Gissserot,...) sur lesquels je réalise essentiellement de la couleur. Quelques fois des strips mais surtout des illustrations (cahiers scolaires, de coloriages, plaquettes de communication,...). Je travaille actuellement, entre autres, comme graphiste/maquettiste sur un ouvrage collectif autour du mouvement des Faucheurs Volontaires, sur lequel je vais être amené à mettre en couleurs certaines illustrations et pages de BD. Je n'ai jamais vraiment cherché à développer ce statut de coloriste, à la fois par manque d'opportunités et surtout par manque de confiance vis-à-vis, non pas de mes compétences, mais plutôt de mes “choix” artistiques (l'herbe est toujours plus verte chez les autres !). Cependant, le travail sur Tao et les retours des auteurs me donnent confiance. Qui sait ? Cela m'amènera peut-être à développer d'autres choses dans ce registre-là ?
La BD jeunesse est un espace très particuliers dans l'univers de la production BD, quel regard portez vous sur les productions Bayard ou Milan par exemple qui visent un "vrai" public d'enfants et non un "tout public" ?
Je n'ai pas de réel avis là-dessus d'une part parce que je n'ai pas encore d'enfants (le premier est en route !) et d'autre part, même si je regarde pratiquement tout ce qui peut être édité, je n'ai pas les moyens de tout acheter et donc, encore moins, de tout lire. Ce que je regrette beaucoup. Je suis néanmoins très content que de telles productions existent et trouvent leur place auprès du (ou d'un ?) public. Il me semble qu'effectivement le milieu BD a souffert d'une véritable carence dans le secteur jeunesse. Je pense à certains auteurs ou éditeurs qui ont publié des ouvrages sous cet égide mais, même si c'est ou c'était de très bonne qualité, ne s'adressaient pas au public ciblé.
Et plus précisément, même si c'est sûrement un peu difficile de vous exprimez là dessus, quel regard portez vous sur la série Tao le petit samouraï ?
Bien avant que Laurent me sollicite pour rejoindre cette série, j'avais feuilleté les albums (chose évidente lorsqu'il s'agit des copains !) et avais trouvé cela sympathique. Des histoires, un dessin, des couleurs simples et efficaces, tout un ensemble cohérent et qui fonctionne très bien. Je me suis rendu compte, il y a peu, en offrant des albums aux p'tits neveux et nièces ou aux enfants d'amis, du réel engouement que suscite la série auprès du public qu'il vise ! Il y a une sorte de Taomania indéniable, même si, je pense, les “bien-pensants” de la BD portent dessus un regard tout ironique.